L’auteur, victime de ses préjugés sur les batraciens, s’était naïvement imaginé que la Grenouille-à-écharpe n’avait pas vu grand-chose du vaste monde. Tout au plus, songeait-il, piquait-elle quelques têtes dans le bassin du jardin public, de l’autre côté de la rue, histoire d’effrayer les poissons rouges qui y tournaient en rond.
C’était, une nouvelle fois, faire peu de cas des mœurs particulières des Grenouilles-à-écharpe, lesquelles, non contentes de maîtriser l’écriture et le langage, et comme l’auteur a fini par en convenir, ne doivent leur subordination à l’espèce humaine qu’à leur tempérament résolument solitaire.
« Tu es intelligente, dit l’auteur. J’aimerais te montrer à quoi ressemble le monde. Il ne se résume pas aux trois ou quatre points d’eau que tu connais. »
La Grenouille émit un coassement que seul un esprit malhonnête eût pu qualifier de neutre.
« Bon, convint l’auteur, disons six ou sept points d’eau. »
Nouveau coassement, après quoi la Grenouille ne parut plus jusqu’au lendemain. Quand l’auteur approcha du nénuphar d’où le batracien épiait habituellement l’échouage des fourmis volantes, il découvrit au bord du bassin une série de clichés qui avaient la taille de timbres poste.
« Bonjour mon garçon, dit la Grenouille-à-écharpe sans pour autant quitter des yeux la surface lisse de l’eau. J’ai retrouvé quelques photos de voyage : ça nous donnera matière à discussion. »
L’auteur l’a remerciée vivement, et avec son autorisation, en a effectué quelques aggrandissements, qu’il propose ici à tout homme curieux de connaître un peu mieux la Grenouille-à-écharpe.
C’était, une nouvelle fois, faire peu de cas des mœurs particulières des Grenouilles-à-écharpe, lesquelles, non contentes de maîtriser l’écriture et le langage, et comme l’auteur a fini par en convenir, ne doivent leur subordination à l’espèce humaine qu’à leur tempérament résolument solitaire.
« Tu es intelligente, dit l’auteur. J’aimerais te montrer à quoi ressemble le monde. Il ne se résume pas aux trois ou quatre points d’eau que tu connais. »
La Grenouille émit un coassement que seul un esprit malhonnête eût pu qualifier de neutre.
« Bon, convint l’auteur, disons six ou sept points d’eau. »
Nouveau coassement, après quoi la Grenouille ne parut plus jusqu’au lendemain. Quand l’auteur approcha du nénuphar d’où le batracien épiait habituellement l’échouage des fourmis volantes, il découvrit au bord du bassin une série de clichés qui avaient la taille de timbres poste.
« Bonjour mon garçon, dit la Grenouille-à-écharpe sans pour autant quitter des yeux la surface lisse de l’eau. J’ai retrouvé quelques photos de voyage : ça nous donnera matière à discussion. »
L’auteur l’a remerciée vivement, et avec son autorisation, en a effectué quelques aggrandissements, qu’il propose ici à tout homme curieux de connaître un peu mieux la Grenouille-à-écharpe.